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Transphotographiques / Lille / Hauts-de-France
 

L’exotisme, ennemi n° 1 de Willy Ronis

Voix du Nord du 09 mai 2001 – Dans cette exposition des Transphotographiques, Willy Ronis nous raconte les années 1934-1950. Ph. Bruno Maruszak

Le parrain du festival des Transphotographiques en visite à Lille
L’exotisme, ennemi n° 1 de Willy Ronis

Parce qu’ils se connaissaient bien, parce qu’ils ont traîné leurs objectifs dans des lieux identiques, on a souvent comparé Willy Ronis et Robert Doisneau. La comparaison n’est infamante ni pour l’un ni pour l’autre mais alors que le second a toujours teinté son regard de poésie (on a même inventé pour lui le terme réalisme poétique), Willy Ronis s’est toujours inscrit dans la réalité. L’exactitude. La signification. L’exposition « A nous la vie ! » que présente actuellement le festival des Transphotographiques en témoigne avec force. Certes, on n’y découvre que l’un des aspects des thèmes abordés par Ronis au fil de sa longue carrière. Les luttes sociales, les grèves, les manifestations, la naissance des congés payés n’ont pas occupé toute sa vie même s’il s’agit là d’un pan déterminant de son oeuvre. « Je n’ai jamais poursuivi l’insolite, le jamais vu, l’extraordinaire mais bien ce qu’il y a de plus typique dans notre existence quotidienne », assure le photo-graphe dont les premiers cliches remontent à 1926 alors qu’il était âgé de 16 ans. L’exposition lilloise donne à voir certaines des premières images publiées dans la presse périodique par le jeune Willy Ronis (mais il l’est toujours !). En 1936, les Français disent aussi « A nous fa vie l » et Ronis témoigne avec exactitude et précision. Les congés payés, le camping, les colonies de vacances à Ville-juif, le sourire de trois ravissantes vendeuses de muguet, la fête foraine… Précision, signification Mais pour y parvenir, que de souffrances et de luttes. Des fêtes de l’Huma gigantesques, des grèves des métallos très dures. Chaque image de Willy Ronis n’existe que pour la signification qu’elle apporte. Ce photographe est un artiste et sans doute l’un des meilleurs mais il est d’abord journaliste, témoin. Quand, en 1947, il montre que les femmes se sont en-gagées sur le front des luttes, ce n’est pas seulement parce que le phénomène est nouveau. Ronis préfère montrer avec quelle force et détermination les femmes se sont mises à lutter… « Dans certaines de ses manifestations, la photographie peut se révéler comme un art à part entière », assure Willy Ronis qui a par-couru le monde. Mais tel Doisneau, Boubat ou lzis, il aurait tout aussi bien pu résumer le monde, la vie, les joies et les souffrances sans quitter Paris.

C. BRACKERS d’HUGO

« A Nous la vie ! », salle du Conclave du Palais Rihour à Lille. De 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, jusqu’au 17 mai. Egalement en kiosque, Willy Ronis, pour la liberté de la presse au profit de Reporters sans frontières.

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