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Transphotographiques / Lille / Hauts-de-France
 

DDO : Les Transphotographiques : POUR UN TIRAGE DÉFINITIF

Les Transphotographiques : POUR UN TIRAGE DÉFINITIF

 

Comme pour conjurer une vieille manie qui veut qu’un festival photographique se déroule de préférence au sud de la Loire, les premières Rencontres Transphotographiques de Lille se sont achevées alors que l’anticyclone des Açores se décidait bon gré mal gré à visiter nos contrées.

LE TEMPS D’UN ÉCLAIR, la photographie s’est donc installée dans nos murs, prenant ses aises dans des endroits qu’on dît sacrés, parlant haut et fort de son devenir, elle, qui n’aime rien tant que l’instantanéité. Avec l’enthousiasme et parfois la maladresse qui sied si bien aux «premières fois», les Transphotographiques ont abordé le sujet de front, ratissant large, convoquant les aînés, soucieux de plaire et non d’édifier. L’idée étant d’installer ce médium aussi fréquenté que peu courtisé dans une ville qui se pré-pare dans la fébrilité des lendemains culturels. Au vu de la fréquentation des nombreuses expositions et des premières réactions, l’affaire semble entendue et l’avenir plein de promesses. Il reste à fixer l’épreuve et préparer les bains pour que le virage soit à la hauteur des efforts consentis. Le ddo a rencontré le responsable du festival, Olivier Spillebout, afin de faire, toute proportion gardée, un bilan prospectif de l’opération ; comme on aime à le dire dans les milieux autorisés.

ddo: Beaucoup d’expositions, de photographies au cours de ces transphotographiques, le public a-t-il répondu à vos sollicitations ?

Olivier Spillebout: On n’a pas encore vrai-ment les chiffres, mais on sait que certaines expositions ont attiré trois à quatre fois plus d’amateurs que d’autres expositions qui ont fait référence en termes de fréquentation dans le passé. Le 6 mai, la Salle du Conclave a par exemple attiré près de 300 personnes. Mais dans la mesure où toutes les expositions étaient gratuites, c’est difficile d’avoir des chiffres exacts. L’année prochaine, on voudrait créer un pass au prix symbolique pour impliquer les gens et avoir une idée précise de la fréquentation.

ddo : Certaines expositions, et non des moindres, étaient accrochées dans des églises. C’était plutôt une bonne idée, avez-vous eu du mal à convaincre ?

O.S: Non pas vraiment. On a simplement essayé de ne pas exposer de sujets contraires à l’esprit du lieu en question. Je voulais que de belles images soient exposées dans de beaux endroits.

ddo: En revanche vous n’avez pas réussi à investir les grands musées qui sont d’ailleurs souvent rétifs à la photographie.

O.S: Oui, nous avons eu peu de temps pour réserver les emplacements. Mais c’est vrai que pour moi, Willy Ronis méritait d’être exposé dans un musée comme celui des Beaux-Arts. Curieusement, malgré sa stature comparable, il est apparemment beaucoup moins connu des élus que Doisneau ou Cartier-Bresson.

ddo : Avez-vous prévu d’autres endroits insolites pour l’année prochaine ?

O.S : J’aimerais bien faire des expositions en extérieur comme à la Bourse par exemple. Mais il va falloir penser aux moyens de gardiennage et réfléchir aux supports. Il faudrait pouvoir fabriquer des mises en scène ou prévoir une scénographie spécifique.

ddo : Vous parlez de gardiennage, un tirage a été volé à l’église Saint-Maurice …

O.S : Oui, et d’ailleurs le photographe en était plutôt content. La preuve que son image avait plu.

ddo: D’aucuns, dont je fais partie d’ailleurs, ont été déçus du mélange d’images professionnelles et amateurs exposées dans le hall de l’Hôtel de ville.

O.S : Je le suis également. Mais il faut bien comprendre que l’on voulait donner une dimension internationale au Festival et que pour cela nous avons contacté les villes jumelées à Lille et leur photo club. Certaines comme Turin, Cologne ont bien répondu à nos attentes, d’autres comme Valladolid n’ont pas donné suite ou répondu «légère-ment». Le problème est que nous n’avions pas de possibilité de validation artistique par manque d’argent. Il aurait été nécessaire de se déplacer ou d’accueillir des délégations. On fera mieux la prochaine fois.

ddo: Justement, la «prochaine fois», qu’avez-vous prévu d’innovant?

O.S : Il y a beaucoup à faire. On voudrait par exemple monter un salon du livre photo réel, un marché de l’occasion, soigner les accrochages, filmer les débats et produire un catalogue du festival. Il nous faut réfléchir à une cohérence pour utiliser les différents fonds photographiques existants. Ils pourraient être présentés lors de mini festivals par exemple. Il faudrait également investir un lieu permanent, une maison lilloise de la photographie où l’on pourrait inviter de grands photographes. Créer de mini événements qui annonceraient les Transphotographiques. Peut-être créer des thématiques tout en gardant l’esprit ouvert à tous les modes de photographie qui nous ont valu les encouragements de beaucoup de personnes du milieu photographique.

ddo : Comme ?

O.S : Le rédacteur en chef du magazine Photo ou les responsables de Gamma qui souhaitent d’ailleurs être présents pour la prochaine édition qui devrait être régionale.

ddo : L’affaire risque de se corser

0.S : C’est une volonté des élus. Beaucoup de partenaires ont été attentistes pour ce festival. Maintenant, leur vision a visiblement un peu changé.

ddo : Une dernière question : quelle exposition vous a-t-elle le plus impressionné hormis Ronis ?

O.S : Erwin Olaf, pour la présentation et la qualité des tirages. Mais ma plus grande émotion ce sont les 24 heures passées avec Willy Ronis.

Jérôme Legendre
Juin 2001 > mag ddo 44

4 R

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