Voix du Nord : Transphotographiques, deuxième du nom
Inauguré hier à Lille, le festival sera présent dans treize villes de la région et en Belgique.
Les Transphotographiques de Lille n’en sont qu’à leur deuxième édition mais chacun ici compte bien qu’elles deviendront rapidement LE grand rendez-vous de la photo au nord de Paris. Tel a été le message donné, hier soir, à l’inauguration de ce festival pas tout à fait comme les autres par son président. Olivier Spillebout.
Festival, mais aussi rencontres, débats, échanges, projections cinéma, ateliers « Jusqu’au 30 juin, on vous propose six semaines de plaisir dira-t-i!, insistant autant sur la qualité scénographique des œuvres présentées que sur la gratuité des expositions éclatées non seulement dans Lille mais aussi dans treize villes du Nord et trois villes belges (Courtrai, Tournai, Mouscron).
On l’aura compris, Lille entend miser sur une expression artistique dont on sait qu’elle a pris, en moins d’un siècle, une importance considérable. Mais on aura compris aussi combien le thème retenu cette année -les femmes-photographes – pouvait être porteur… auprès du maire de Lille – qui en conviendra dans son petit discours -comme son adjointe à la culture Catherine Cullen. Et l’on veut certes bien croire que « les femmes ne regardent pas les mêmes choses et portent des regards différents des hommes » et que , leur regard à elles est essentiel et précieux ».
Après Willy Ronis l’an passe, c’est, en toute logique, à une grande dame de la photo, Sabine Weiss (présentée à l’église Saint-Maurice) que les Lillois ont tenu à rendre un hommage appuyé. On n’aurait garde d’oublier ces belles photographes présentées dans le grand hall de la mairie, telles Louisa Ammi d’Alger qui saisit des instantanés des « Oua’ada », offrandes rituelles interdites durant quelques années par les intégristes islamistes, Hanna Jakrlova de Prague, les curieuses Eva et Adèle de Berlin, ou encore celles venues de Courtrai ou de Cracovie.
Mais convenons que le travail sur Lille de Bruno Santos – photographe free lance de Lisbonne -, premier lauréat de !a bourse à la création offerte par les Transphotographiques, aura pu laisser plus que dubitatifs nombre de spécialistes de technique, comme d’amoureux de la ville.
Jean-Marie DUHAMEL