Transphotographiques 2002
Femmes Photographes
Les éditos :
Martine Aubry
En s’étendant en 2002 à la métropole lilloise et au Nord-Pas de Calais, avec de nombreuses expositions, rencontres et débats dans 16 villes de notre région, et même au delà de la frontière, à Courtrai, Tournai et Mouscron, pour anticiper 2004, Capitale Européenne de la Culture, les Transphotographiques s’apprêtent à rencontrer un public encore plus divers d’amateurs et de professionnels de toutes les générations, passionné par la photo et l’univers artistique, social et intellectuel qui l’environne.
Je suis naturellement également sensible à la place éminente donnée aux femmes dans l’édition 2002, car dans ce monde que l’on dit parfois » fait par des hommes et pour des hommes « , le regard des femmes sur ce qui les entoure est forcément spécifique, peut-être plus distancié et critique, et le regard des femmes photographes est donc d’autant plus précieux.
L’Hôtel de Ville de Lille sera donc très heureux d’accueillir plusieurs photographes venues notamment de Prague, Alger, Gènes, Courtrai, Cracovie et Berlin, et, entre autres artistes, les grandes photographes Sarah Moon, Sabine Weiss et Jane Evelyn Atwood, qui exposeront des travaux inédits au Palais des Beaux-Arts de Lille, à l’Eglise St-Maurice et à l’Hospice Comtesse.
Mais je n’oublie pas non plus les partenariats montés avec la Ligue contre le cancer et le Centre Oscar-Lambret autour du regard porté sur le cancer du sein, avec la Ligue des Droits de l’Homme, sur la prison et les droits de l’homme, et bien sûr, le partenariat spécifique organisé avec le Comité de soutien aux femmes afghanes pour une exposition à l’Ecole Supérieure de Journalisme.
L’actualité récente nous l’a effectivement rappelé, le photojournalisme est parfois porteur de messages d’une grande portée symbolique. Ainsi, la redécouverte de la jeune adolescente afghane au regard intense, dont la photo avait fasciné le monde entier depuis dix-sept ans, et le regard qu’elle nous adresse aujourd’hui, constituent, dans leur réprobation et leur amertume muette, un saisissant raccourci de la tragédie et de la douleur vécues par le peuple afghan depuis une génération.
Plus que jamais, la photo est bien dans ces circonstances le miroir d’une âme collective. »
Maire de Lille
Olivier Spillebout
« Les Transphotographiques 2002 proposent une programmation riche, diversifiée, qui je l’espère, donnera le plaisir de la découverte à tous les visiteurs de la région et d’ailleurs. Riche, parce qu’à l’échelle de l’événement que nous souhaitons : six semaines de rencontres, de visites, d’échanges, au gré des lieux d’exposition, des débats et des projections, et un trait d’union entre les expositions : les « Femmes Photographes ».
En 2001, Willy Ronis nous faisait l’honneur d’exposer et d’être présent à Lille pour la première édition du Festival Transphotographiques. En cette année 2002, pour sa seconde édition, Sabine Weiss, Sarah moon, Jean Evelyn Atwood et bien d’autres, donneront un éclat tout particulier à la programmation du Festival.
Sarah Moon présente une exposition inédite en France, » Coïncidences « , qui entre au Palais des Beaux Arts de Lille. C’est un signe fort qui montre que la photographie et ses plus éminentes représentantes peuvent trouver leur place dans nos plus beaux musées, à côté d’autres modes d’expression artistique déjà confirmés.
Les travaux exceptionnels de Jane Evelyn Atwood sur les femmes en prison, que certains d’entre vous connaissent peut-être, sont revisités par le commissariat d’exposition de Gabriel Bauret, qui a décidé d’associer cette série avec les photographies de Nadia Benchallal et Giorgia Fiorio, dans la Salle des Malades de l’Hospice Comtesse de Lille.
La paroisse lilloise Saint Maurice accueille la série » les Hommes et leurs croyances » de Sabine Weiss, véritable témoignage d’harmonie et de coexistence pacifique des religions, dans une période où l’actualité nous montre sans cesse les déchirements et les conflits.
Je pense aussi à l’exposition de Marie Paul Nègre au Gymnase, à celle de Nancy Wilson Pagic à la galerie Wable, ainsi qu’à celle en région de Leticia Valverdes à Valenciennes ou Françoise Saur à Dunkerque.
2002 est aussi l’année de l’extension du festival à une zone euro-régionale, puisque de nombreuses villes du Nord-Pas-de-Calais et de Belgique s’associent au projet avec enthousiasme. Il s’agissait d’une volonté de l’équipe du festival, mais aussi des institutions qui la soutiennent, en vue de conforter cet événement culturel sur un territoire qui sera celui de la manifestation Lille 2004, Capitale Européenne de la Culture.
Je me félicite de ces premiers pas en Région, très positifs et enrichissants. Je pense notamment au début de collaboration engagé avec la MAC de Sallaumines, au soutien important qu’a témoigné la Ville de Courtrai en nous confiant la magnifique Abbaye de Groëning pour y exposer les travaux de la photographe polonaise Joanna Helander, à l’accueil des services culturels de la ville de Lambersart ou encore à l’aide apportée par l’Office du Tourisme de Douai, pour l’exposition de Samuelle Renaud à la Halle aux Draps.
Je ne les cite pas tous, mais qu’ils sachent que ces soutiens, même parfois modestes, favorisent le développement de la Photographie dans notre région, et que leurs énergies contribuent très fortement à la réussite d’un festival dont nous pouvons collectivement être fiers.
Nous concrétisons en 2002 des pistes lancées l’année dernière ; par exemple avec l’exposition de Bruno Santos, photographe de Lisbonne, lauréat de la Bourse à la Création 2001, qui exposera 25 photographies sur la Ville de Lille, commande du Festival et véritable aide à la création.
La construction de ce Festival se fait pas à pas ; j’espère que la prochaine nomination d’une direction artistique extérieure amènera une plus-value à la programmation et à la renommée de l’événement, et que certaines composantes du festival, initiées cette année, comme le Salon du Livre photographique,par exemple, se renforceront .
Beaucoup de travail reste à faire : notamment conforter la présence des écoles, centre sociaux qui ont aussi leur place dans ce festival, développer le » Off » et donner une véritable place au sociétés photographiques régionales dans cet événement.
Dans ce parcours parfois difficile, je suis souvent le premier à être revendicatif par rapport aux rythmes et aux engagements de nos différents interlocuteurs. C’est pourquoi je tiens, à l’inverse, à souligner ici les appuis essentiels qui ont permis de réaliser cette seconde édition. Je souhaite donc remercier, en plus des différentes collectivités, tout particulièrement Martine Aubry, qui, comme elle l’avait dit lors de l’édition 2001, a soutenu fortement le festival 2002. Mais également Catherine Cullen, Adjointe au Maire de Lille à la Culture, toujours disponible et engagée, Martine Filleul, Conseillère Municipale de Lille déléguée aux relations Internationales, initiatrice des invitations aux Photographes exposant à l’Hôtel de Ville, Thierry Bagnaschino, Directeur d’EPSON France qui nous soutient pour la seconde année, et enfin Jean Michel Stievenart, Maire de Villeneuve d’Ascq, Vice-Président de LMCU, pour son attachement à la photographie.
Pour conclure, que vous soyez passionnés ou simples amateurs, je vous souhaite de profiter pleinement des expositions et animations proposées, qui comme l’année dernière sont bien sûr toutes gratuites… »
Olivier Spillebout
Président du Festival