L’Express : La photo en Trans
Lille, Arras, Calais et Valenciennes : le festival Transphotographiques en met plein les yeux
Y-aurait-il maldonne ? Dans l’Atelier photo d’Olivier Spillebout, local exigu niché au cœur de Lille, trônent des appareils de musculation et autres instruments de torture. Reliques du parcours peu commun du créateur des Transphotographiques, un festival de l’image qui sort peu à peu du flou. Il faut dire qu’Olivier ne renie pas son passé d’éducateur sportif. Déjà très attiré par l’univers de la prise de vue, il tombe en arrêt voilà deux ans devant un article de la presse locale : « Le Nord cherche son festival. » Ainsi naîtra l’envie de « faire un gros truc ». Quitte à commencer petit.
D’emblée, en 2001, un parrain prestigieux se penche sur le berceau des « Transphotos » : le grand Willy Ronis. L’appel d’air de Lille 2004, « capitale européenne de la culture », dope cette année une édition qui, du 15 mai au 15 juin, ne devrait pas décevoir. Réparti sur quatre sites – Lille (avec le territoire transfrontalier belge et les villes de Courtai et Tournai), Calais et le littoral, Valenciennes, Arras et le bassin minier – le festival accueille Peter Lindbergh (Allemagne) au palais des Beaux-Arts et Hans Fleischner, place Sébastopol. Les entrées seront gratuites, niais la démarche ne l’est pas. Tourné vers le grand public, ce sommet éclaté investit des lieux incongrus. Outre un coup de zoom sur le Japon à Valenciennes, le festival installe le Fonds Harry Lune ou une série de François-Marie Banier dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille. Reste que les Transphotographiques ne se bornent pas à enfiler les expos. Olivier Spillebout et ses complices reconduisent cette année les projections ainsi que le concours Bourse à la création. Lauréat l’an dernier, Antoine Catarino rejoint d’ailleurs la tribu des exposants « officiels ».
Charlotte Piret