Voix du Nord : La douceur et la menace
Eric Lebrun s’est interrogé sur l’entente entre l’Orient et l’Occident
Le bureau des Transphotographiques ouvre ses portes pour accueillir l’exposition d’Eric Lebrun intitulée « la douceur et la menace ». A l’origine de sa démarche, une simple question : «Pourquoi l’entente entre l’Orient et l’Occident est-elle si difficile ? ». Pour obtenir une réponse, Eric s’est rendu dans cinq villes orientales : Istanbul, Jérusalem, Alexandrie, Sarajevo, Cordoue. Chasue séjour est représente par une douzaine de photos. Elles sont fixées à même le mur, sans cadre, comme pour créer un lien entre elles. A chaque cliché, il associe une nouvelle sur son séjour, sur l’ambiance de la ville mise en boîte. Ses photos mettent en exergue la percée de la culture occidentale en Orient. Comme autant d’indices, d’éléments de réponse qui prouvent que les deux cultures se croisent, s’entremêlent et se complètent avec « douceur ».
Sur un cliché d’Alexandrie, on peut voir, au bout d’une petite ruelle, une cylindrée de marque allemande, symbole d’un prestige venu d’Occident. A Sarajevo, sur un mur, est dessiné le personnage d’Iznogoud créé par René Goscinny, le père d’Astérix, et par Jean Tabarly, deux auteurs de BD francophones. La représentation du grand vizir est criblée de balles, traces des affrontements passés. Pour Eric, les conflits qui peuvent exister aujourd’hui entre l’Orient et l’Occident sont dus à des événements, des « menaces » extérieures. La population n’en est en rien responsable. « Avant que la guerre n’éclate en Bosnie, les peuples vivaient très bien entre eux et ne se souciaient guère de la nationalité de leurs voisins. La fracture est venue de l’extérieur et la population, malheureusement, ne fait que suivre, chacun se réfugiant derrière son propre camp ».
G.B.