Voix du Nord : Photo numérique, Lille féerique
Exposition du photographe Philippe Alexandre à la galerie Vasse
L’artiste commente ce qui figure sur ses photographies : « Ça existe mais ça n’existe pas ». Trois ans que Philippe Alexandre, 47 ans, prend des clichés de Lille avec un appareil numérique ; clichés qu’il manipule ensuite sur son ordinateur. « Le numérique est une façon de retricoter la réalité ». Le résultat est visible en ce moment à la galerie Vasse. Une exposition qui se déroule dans le cadre des Transphotographiques.
Des monuments lillois anciens ou modernes sous un nouveau jour, retravaillés, complètement méconnaissables. Philippe Alexandre a d’ailleurs édité un livre où l’on retrouve la plupart de ces photos : Lille, guide pour se perdre. « C’est pas de la peinture, c’est pas de la photo » analyse-t-il. Notre homme est architecte de formation. Ça se voit : il garde un goût pour les vieilles pierres et jette un regard parfois sévère sur l’architecture d’aujourd’hui : « Construire pour soi c’est pas intéressant sinon on fait des cimetières : chacun fait son petit château ! ». Non, vraiment son truc à lui c’est de conserver l’âme des lieux. Notre architecte a ainsi rénové plusieurs bâtiments en respectant leur morphologie : le lycée Baudelaire à Roubaix ou la façade d’une maison place du Lyon-d’Or notamment. Les Transphotographiques lui semblent intéressantes même s’il trouve que les clichés de ses collègues sont tristes et pessimistes. Philippe Alexandre préfère ce qui est festif, poétique et féerique.
S.R.