Nord Éclair : Retour en images sur Métaleurop avec «Pb2+»
Transphotographiques : à voir encore jusqu’au 15 juin, à Lille 2
Octobre 2002 – novembre 2003, Cédric Dhalluin, jeune photographe, suit de près les événements qui menuet à la triste fermeture de l’usine Métaleurop. Une vingtaine de ses clichés sont aujourd’hui exposés sur toiles à la fac de droit. Un témoignage sensible qui vaut le détour, vraiment.
La première fois qu’il met les pieds près de Métaleurop, l’objectif de Cédric Dhalluin est simple : il a entendu parler de saturnisme, et curieux et sensibilisé aux problèmes environnementaux, il veut savoir ce qu’il en est. À l’époque, personne encore ne sait que l’usine va fermer ses portes. On est octobre 2002, et le jeune photographe au sourire discret va à la rencontre des habitants, armé de son grand angle. À 22 ans, derrière lui, il compte déjà quelques expériences (Leitmotiv, quotidiens régionaux) et il sait que c’est ce genre d’histoires qu’il veut raconter pour éveiller les consciences. « Le beau pour le beau ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est le témoignage », confie-t-il.
De ces échanges, naîtra la première partie de son exposition d’aujourd’hui. Des clichés prenants où déjà se lit l’inquiétude ambiante, relative aux analyses de plomb dans le sang…
Deuxième acte, janvier 2003. On sait maintenant que l’usine ferme et Cédric prend la mesure des événements. « J’ai suivi toute la liquidation », raconte-t-il. Et les pellicules défilent. Une trentaine au moins, calcule-t-il rapidement pour une rude sélection au final : il ne gardera pour son expo qu’une 20 de clichés, « Je n’ai choisi qu’une seul cliché d’une manifestation par exemple, mais c’est voulu, explique Cédric. 11 ne s’agissait pas pour moi de faire du misérabilisme ». Et c’est sans doute pour cela que cette exposition vaut aujourd’hui le coup d’œil. Car il ne s’agit pas de s’apitoyer mais de comprendre, saisir l’angoisse de cette pollution et environnementale et sociale qu’est Métaleurop. Surtout dans cette ancienne usine qu’est la faculté de droit de Lille 2, les photos de Cédric Dhalluin prennent tous leur sens…
Ju. M.