Métro : Transphotographiques les territoires dans l’objectif
Dans le cadre de la cinquième édition du festival, Raymond Depardon et Thibaut Cuisset exposent à Lille.
« Le Nord-Pas-de-Calais vu par Raymond Depardon », au musée de l’Hospice-Comtesse, à Lille, est l’exposition phare du cinquième festival des Transphotographiques, inauguré il y a huit jours. Il se tient jusqu’au 25 juin à Lille et dans quatre autres villes de la région (Arras, Calais, Lens et Valenciennes) et à Courtrai.
Le photographe (et cinéaste) a sillonné la Région pendant une vingtaine de jours cette année, « en prenant environ une centaine de photos par jour », explique-t-il. Il livre aujourd’hui sa vision du Nord-Pas-de-Calais (sur grands formats). « Ce n’est pas le Nord que j’avais imaginé, j’avais la vision d’une Région plus pauvre, je me suis laissé charmer et surprendre », confie Raymond Depardon, qui a commencé à travailler en noir et blanc avant d’utiliser très vite la couleur.
Et de parler de « gens d’une grande gentillesse », « d’un Nord très photogénique ». « Il y a une très belle mélancolie dans le Nord, due en partie au climat. Cette région, c’est le rêve pour un photographe.
Paysages d’Islande et de Namibie
Changement de lieu, changement d’ambiance : au palais des Beaux-Arts, Thibaut Cuisset présente des paysages d’Islande et de Namibie, deux territoires non modelés par l’homme (rappelons que le thème retenu cette année pour le festival, « Hors circuits », invite à se pencher sur la question des territoires, « des paysages, des déserts, des sites habités ou animés par des signes urbains, invisibles à nos yeux pressés, des terres abandonnées à leur complexité historique ou politique », confie Anne de Mondenard, commissaire).
Thibaut Cuisset a observé une nature laissée à elle-même : l’Islande est une île volcanique, riche en couleurs. un chaos minéral pelé par le froid, parmi les plus jeunes paysages géologiques de la planète, un désert sans cesse en mouvement, tandis que le désert du Namib, en Namibie, est un désert immobile, considéré comme le plus ancien et le plus aride de la planète. Une surface monotone et monochrome faite de cailloux. de dunes de sable, de broussailles et de rares espèces endémiques…
Cédric Skrzypczak