Nord Littoral : Le territoire dans tous ses états
Du 25 mai au 25 juin se déroule la cinquième édition des transphotographiques. Sur Calais, le programme OFF propose 4 lieux d’échanges, hors circuits, où
les images de la région se mêlent aux émotions des photographes.
Festival officiel et festival OFF
Le 5ème festival transphotographiques propose cette année, et juste après Lille 2004. Deux types de programmation un volet officiel qui regroupe treize expositions, dont les œuvres de Raymond Depardon ou Paolo Roversi, mais aussi un volet « OFF », très riche et surprenant. Loin d’être un parent pauvre de la programmation officielle, le volet « OFF » en est surtout le complément, présentant sur Calais 4 manifestations, mais aussi proposant des conférences, des stages pratiques, des ateliers, des projections. Le « OFF » est le résultat d’une vraie volonté de la part des transphotographiques de mettre en valeur, le médium et l’art photographique sous leurs formes les plus diverses et dans des lieux parfois insolites. Pour le programme officiel, la thématique la plus largement abordée est celle du ter-ritoire, comme les cités et les ports du Nord-Pas-de-Calais, mais aussi les déserts d’Islande et de Namibie, le Maroc, la ville d’Auschwitz ou encore la dictature en Corée du Nord. Dans le hors circuit de Calais, le OFF présente quatre manifestations : Gildas Lepetit-Castel présente ses « petites images d’un pays voisin » au Centre Culturel Gérard Philipe. Rosetta Messori, ses cliches en perpétuel mouvement, en partenariat avec ras-sociation des chalets de plage. Christine Mathieu, une série d’images exprimant la diffi-ulté d’être et enfin, l’École d’Art de Calais, on partenariat avec le CRRAV, proposent deux séances de projections de photographies sur le grand mur du Rempart du Fort Risban.
F.J
Au Centre Gérard Philipe
Il a tout juste 25 ans. Gildas Lepetit Castel est photo-graphe et après des études d’Ans plastiques à Tour¬coing et un DEA photo, il expose pour la première fois ses clichés sensibles aux transphotographiques.
Il lui a fallu 4 années de ballades en Belgique pour sortir du laboratoire une quarantaine de clichés. Tous en noir et blanc, sur papier Baryté, ils ont été élaborés sans recadrage, dans le secret de la chambre noire.
« Je saisis au hasard de mes rencontres, des détails, de la lumière. Je ne pose pas, mes modèles non plus. Je n’utilise ni zoom, ni flash. Je suis obligé d’être rapide dans mes prises de vue. » glisse timidement Gildas.
Souvent ses sujets sont de dos, cachés part une ombre ou un journal. Même les animaux fuient l’objectif. Mais Gildas ne travaille que la photographie argentique il est un traqueur de métamorphoses. Dans la droite lignée des Robert Franck et Bernard Plossu, Gildas avoue une préférence pour la nouvelle vague photographique. Il aimerait en faire son métier et rêve de devenir photographe reporter et de pouvoir éditer ses propres recueils de photographies.
Pour sa prochaine exposition sur les vues de Londres, il pense éditer à compte d’auteur, une revue de ses travaux. En attendant, pour ces transphotographiques, il animera avec François Van Heems, le responsable de l’atelier photo du centre Gérard-Philipe, trois journées d’atelier lors des fêtes de quartier.
Des photographies, à voir, à suivre, à contempler. Attention, vous risquez d’aimer !
Projection au Risban
Sur le grand mut de pierre du rempart (in Fort Risban, côté bassin du paradis, Francis Beauchart de l’école d’Art de Calais, en partenariat avec le CRRAV, se propose de faire vivre au public, un joli moment de photographie, au rythme de deux séances de projection.
C’est une première pour cette idée originale, un autre regard sur les photographes du OFF. Une vingtaine de photographes seront ainsi représentés et leurs œuvres inédites seront visibles sous forme de diaporama, projeté en début de soirée, sûrement vers 22 heures, quand le noir s’installe, le samedi 4 et le dimanche 5 juin. Parmi les auteurs retenus, figure Franck Bernard avec « espaces et variations » qui interroge le paysage régional et son identité actuelle, ou Xavier Alphand, qui propose « Road Movie », avec des sites qui défilent et des pensées qui s’égarent. « Cette projection représente un travail de plusieurs mois. Il faut tout un tas d’autorisations pour la réaliser en extérieur : celle de la police pour la circulation, celles des pompiers, de la ville, du port etc…Nous avons choisi des images lisibles dont le support, la pierre, ne viendra pas perturber le contenu. Nous avons émis une préférence pour les images couleurs et nous avons évité les ambiances intimistes. » précise encore Francis Beauchan.
Chalets de plage
Les Transphotographiques et l’association des chalets de la plage présentent de manière originale une série de photographies de Rosetta Messori, intitulées « Mediterraneo e medio oriente ». Les photographies seront accrochées cette année à l’extérieur des chalets. Encadrées et présentées dans ce lieu de passage, elles étonneront le visiteur par le côté éphémère du lieu d’exposition, mais pas seulement. Elles témoigneront également d’une très forte-tension narrative. Ces images sont en effet le fruit de longues expositions et de mouvement perpétuel de la caméra avec comme objectif de « dé-matérialiser » la réalité.
Galerie des 4 coins
Christine Mathieu expose ses photographies au « parfum de glace », au 26 de la rue des 4 coins, jusqu’au 25 juin.
Photographe, plasticienne, graphiste, Catherine Mathieu explore avec ses images abstraites, le langage mystérieux des symboles. Elle interroge les relations entre le corps et l’esprit par des installations qui mêlent douceur et violence. Pourtant l’artiste s’en défend • Quand dans une photographie, la violence est représentée, c’est déjà un échec. Je préfère m’interroger sur l’origine de cette violence. « Dans des tons blancs où se lient glace et plumes, les histoires se nouent et intriguent le spectateur.
En cernant l’insaisissable, Christine Mathieu, nous donne une vision renouvelée du monde qui nous entoure.
Frédérique Joly