Voix du Nord : Beaucoup de blanc pour la » poétique du vide «
Saint-Maurice-Pellevoisin : Jusqu’au 3 juillet, à la galerie du Faubourg, exposition photo Gilles Decavel
Paysages, bords de mer, mouvements du sable, des galets, des vagues, des nuages. Les cadres sont tous au même format pour des tirages 20 x 25 en général. Des cadres blancs, posés sur fond blanc. Certains tirages sont flous, d’autres extrêmement pâles. Un regard superficiel ferait tomber le visiteur clans le piège du créateur. Le créateur, c’est Gilles Decavel, 39 ans, photographe de publicité. Après ses études supérieures de photographie à Saint-Luc, il a eu un véritable cas de conscience par rapport à son métier : « Dans la publicité, on va mettre, par exemple, un objet disproportionné à côté d’un autre, pour le mettre en valeur. Avec mes photos d’artiste, je veux amener les gens à réfléchir à ce qu’ils voient. ll faut qu’ils soient méfiants sur ce qu’on leur donne à voir. »
Alors, tout s’explique. En regardant de plus près, on distingue un bateau au loin, on se rend compte que la même image est présente deux fois, mais retournée… Un paysage semble tout à fait naturel, mais il a été recréé en studio. Tirage noir et blanc, tirage couleur, on ne fait pas forcément le lien entre les deux photos. Toute l’exposition est basée sur la manipulation de l’image. « Je gomme plus l’image que je ne l’expose sur le papier. » La technologie fait partie aussi de ce parcours poétique. Dans l’entrée de la galerie, trois cadres surprennent. Le premier, par la superposition de films transparents, crée un faux relief. Les deux autres sont des films solarisés sur un fond de cuivre, qui fait jouer les valeurs positives et négatives du cliché. Mercredi, lors du vernissage à la galerie de la rue du Faubourg-de-Roubaix, les amateurs étaient déjà nombreux.
J.-M. S.