Voix du Nord : Le Paris de la fin des années 70, sans plus
Hommage au photographe Jean-Philippe Charbonnier
Il nous a quitté l’année dernière. Le photographe Jean-Philippe Charbonnier, né en 1921, Parisien, est à l’honneur au palais Rihour dans le cadre des Transphotographiques. Quarante-cinq de ses clichés en noir et blanc y sont exposés. Des scènes de la vie quotidienne de la fin des années 70 dans un quartier parisien en pleine mutation alors : le Marais. Le vernissage a eu lieu en présence de Catherine Cullen, adjointe à la culture, Olivier Spillebout, patron des Transphotos, et Agathe Gaillard, qui a partagé la vie de l’artiste pendant près de douze ans, jusqu’en 1978.
Disons le tout de suite, si les photographies sont séduisantes et rappellent la démarche d’un Doisneau, il n’en va pas de même des commentaires assortis auxdites photos, eux aussi signés de Charbonnier. Agathe Gaillard parle de la férocité de l’œil de son ancien mari et trouve que son travail était à l’époque sombre. Admettons. Toujours est-il que sur une photo, deux Noirs se trouvent devant l’église Notre-Dame. Commentaire : «Comme au Moyen Age. » Bon… Plus loin, deux homosexuels. Commentaire : « Deux folles. » C’est plus que moyen, là.
L’exposition, pour faire court, est un véritable document historique et ethnologique sur le Paris de la fin des années 70. Sans plus. Et il n’y a rien d’étonnant à cela, d’ailleurs. En effet, Jean-Philippe Charbonnier était reporter-photographe au magazine Réalités, qu’on a un peu oublié depuis. Il a beaucoup voyagé, comme on s’en doute. Montrer que le dépaysement peut être partout, même au coin de la rue, est, de toute façon, intéressant. Mais sans plus.
S. R.