Patrick Swirc : Les Grandes Gueules
On dit que ce sont des animaux particuliers, et face à la lumière, quelquefois sans défense. Je me suis jeté dans leurs gueules de loups. Mais les grandes gueules n’ont pas forcément de grandes bouches. Il leur arrive même d’avoir de petites dents. Ils ont des cous, des plis, des mentons et des rides, des tronches qui s’étirent, se tordent à la lumière, comme juste sortis de la coquille. Leur gueule est piège, leurre ou défense, mais comme tout le monde, c’est sûr, parfois ils l’ouvrent pour ne rien dire. On dit que ce sont des artistes, des idoles, des demi-dieux, dont le talent agirait dedans, et la force vibrerait dehors. Rôdés, huilés. Ce ne sont pourtant pas des machines. Quoique. L’être humain a cela de bizarre qu’il se comporte en homme s’il comprend le mode d’emploi. Il y a toujours la bête au fond, celle qui hurle, pleure, vibre, exulte, vit et ne s’éteint pas, même quand la lumière tombe.
Patrick Swirc
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Exposition du 10 mai au 17 juin 2007
© Patrick Swirc
Patrick Swirc © Olivier Roller
Le Tripostal
Avenue Willy Brandt – Lille