Voix du Nord : Le Colysée pose son regard sur les Tranphotographiques
Jusqu’au 17 juin, les Transphotographiques 2007 font escale à Lambersart, terre d’accueil comme Courtrai, Lille, Roubaix et Valenciennes, où la photographie et le cinéma se marient en toute élégance. En un même lieu se dévoilent plusieurs expositions, inaugurées vendredi, sous le regard attendri de la photographe et cinéaste, Agnès Varda.
Vendredi, 18 h, le dos légèrement courbé, portant le poids du talent, Agnès Varda avance, en toute discrétion, dans les différentes salles d’exposition. S’attarde avec satisfaction, notamment sur les clichés de Carole Bellaïche et Frédéric Poletti, des Cahiers du Cinéma, qui l’ont immortalisée sur papier glacé. Et sourit. « Que voulez-vous que je vous dise sur ces photos ?, un ton énervé. Ils ont fait un travail très chaleureux. Les expos sont magnifigues. Et il y a une très bonne mise en circulation des images. Ce qui procure du plaisir », conclut-elle, avant de s’éclipser, avec cette même discrétion.
Les regards de cinéastes de ces vingt dernières années. captés par Carole Bellaïche et Frédéric Poletti, croisent ceux d’un public conquis. Un lien semble se tisser au-delà de l’image. « Ces cinéastes font partie de la grande famille des Cahiers du cinéma. Les photos sont prises assez rapidement, à un moment où ils acceptent de donner quelque chose, explique Carole Bellaïche, qui signe avec Frédéric Poletti et Michel Ciniès, sa toute première exposition dans la région. Mon travail, c’est d’attraper ces moments précieux. »
« Ce qui me plaît dans ce métier, ce sont les rencontres. »
Frédéric Poletti, photographe.
De furtive complicité. De jeu, perceptible notamment dans les yeux de David Lynch, s’amusant avec un verre. En noir et blanc comme en couleur, l’émotion se lit. « J’aime donner un côté vivant à mes photos. Regardez le portrait d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu. On sent qu’ils sont complices, se réjouit Frédéric Poletti. Ce qui me plaît dans ce métier, ce sont les rencontres. » Dans la salle voisine, Michel Giniès, photographe à SIPA Press, contemple son exposition « Stars en liberté » des années 70 et celle émanant de sa collection privée « Paparazzi-Rome et la dolce vita »… avec émotion. Et une pointe de nostalgie. « À l’époque était pratiquée une forme de « paparazzi light ». On ne perçoit pas l’agressivité à travers ces images. C’est ici mon exposition la plus personnelle car je livre mon hobby de collectionneur de photos. » Du plaisir, Olivier Touron en a également pris au contact des enfants de la région qui se sont prêtés au jeu de la photographie, en lien avec Cinéligue. Eux aussi dévoilent leur univers. Posent leur regard sur leur quotidien.
M.-C. Nicodème