Nord Éclair : Le Quai 26 creuse son sillon
Ouverte depuis peu, la galerie de Dominique Coulon est partie prenante du festival des Transphotographiques. Elle propose, dans ce cadre, une exposition de Laurent Julliand, un reporter qui ne s’intéresse pas qu’aux strass et paillettes de la mode.
La mode c’est l’épine dorsale de l’actuel festival des Transphotographiques. En jetant son dévolu sur les photos de Laurent Julliand. un reporter d’une quarantaine d’années membre du collectif Contextes, Dominique Coulon. le responsable du Quai 26 semble avoir fait le choix du festival off. Le moins que l’on puisse dire, c’est en effet que Laurent Julliand ne s’est pas laissé griser par le côté glamour des défilés de mode. En bon reporter, ce sont les détails, l’anecdote visuelle qui ont capté son attention.
Dominique Coulon reconnaît aussi qu’en retenant Laurent Julliand – parmi quatre propositions d’exposition dans le cadre des Transphotographiques – il se confronte à un pari hasardeux. « Julliand propose un vrai travail de reporter sans compromission. Certains considèrent que ce n’est pas suffisamment esthétique ; ils veulent que chaque œuvre soit une évidence artistique. Mais. l’évidence artistique ne se trouve-t-elle pas justement (huis cette distanciation entre le photographe et le sujet qu’il évoque, dans la vibration de l’instantané. du « moment décisif » comme disait Cartier-I3resson ? Et puis les personnes qui apparaissent sur les photos de Julliand ne sont pas des people, ce sont de vrais gens. Il a choisi comme champ (l’observation des défilés de jeunes stylistes qui n’ont pas encore accédé il la notoriété. Vous mettez Catherine Deneuve à la place de cette inconnue-là et cette photo-la on se la dispute. C’est aussi cela le marché de la photo, indique le galeriste.
Les grands formats de Julliand ne s’arrachent pas. Question de perception culturelle. Pourquoi vouloir à tout prix que la photo apporte la même émotion que la peinture ? Dominique Coulon ne désespère pas de l’expliquer à ses visiteurs. Après le 14 juin, il organise une nouvelle exposition d’un genre complètement différent avec cette fois plusieurs photographes dont Kanarec. Bani et Ursula Kauffman.