Voix du Nord : Transphotographiques à Lambersart l’art sans limites
« En art, point de frontière. » Deux artistes donnent raison à Victor Hugo au Colysée. Jusqu’au 14 juin, dans le cadre de Lille 3000, les photographes Oiko Petersen et Jean-Marc Caracci invitent au voyage. A la réflexion. Leur exposition a été inaugurée vendredi soir.
L’un comme l’autre. ils aiment franchir les limites. Oiko Petersen. Polonais de 27 ans, et Jean-Marc Caracci, à l’aube de ses 50 ans, nous invitent. depuis vendredi soir au Colysée, à un voyage personnel. À poser un autre regard sur l’Europe. Sur ses habitants, croisés au détour d’une rue, immortalisés en noir et blanc par jean-Marc Caracci. Ceux qu’on méconnait, comme les personnes trisomiques, mis en lumière par le talentueux et prometteur,Oiko Petersen. Le photographe polonais aime se faire l’écho des minorités mais sa « downtown collection » n’est pas, non plus, le fruit du hasard : « Un enfant de ma sœur souffre du syndrome de downtown. qui est le nom universel de la trisomie 21. Et signifie. également. le centre-ville. »
Oiko a choisi d’entrer dans leur cité intérieure. De saisir. dans son objectif. leurs états d’âme. Leur personnalité. Leur beauté est sublimée par un jeu de lumière subtil et un décor construit. Comme Magda, qui s’amuse à jouer à la citadine. Ou encore juta, seule, sur la scène d’un théâtre. N’y voyons pas là une pure projection de leurs passions. Juste l’occasion « de mieux cerner leurs émotions, leur caractère. » Ce qui a nécessité un long travail d’observation. « Ce n’est pas la séance de photo qui a demandé le plus de travail. La phase d’observation a été très importante. Je me suis rendu dans leurs classes. Dans leur maison. On a défini. ensemble. les scènes. »
Le Français Jean-Marc Caracci, originaire d’Italie, a lui aussi, consacré deux ans de sa vie à son projet. Qui l’a amené à faire étape dans vingt-deux villes européennes pour saisir « l’Europe dans son entité. Son européannité. A part le mémorial de Berlin. les autres photos ne représentent pas de lieux connus. »
Contrairement à son homologue polonais. Jean-Marc Caracci a misé sur l’instantanéité. Et… la patience : « Pour cette photo. où on voit les deux hommes marcher sous l’affiche. j’ai attendu… sept jours. C’est ce que l’on appelle… la magie. » De ce voyage artistique, le Français ne peut oublier l’accueil chaleureux des pays de l’Europe. exposés au Colysée, la frilosité du sud : « A Madrid. je suis resté des heures devant le ministère des Finances, dans l’attente que quelqu’un passe. Au final : Je me suis retrouvé au poste de police… » Dans chacune des salles. les deux photographes échangent leurs impressions. Si Jean-Marc Caracci se réjouit de franchir de nouvelles frontières pour poursuivre son œuvre, le jeune Oiko est gagné par la nostalgie : « J’ai capté. un instant, les émotions de ces jeunes. Ils m’ont offert un voyage furtif dans la gaieté ! Et c’est. déjà. terminé ! »
M.C. Nicodème
LE CHIFFRE : 7
Sept lieux, contre une trentaine l’an dernier, accueillent la huitième édition des Transphotographiques.